09.07.24
Les mères jouent un rôle essentiel au sein des familles en veillant à ce que leurs proches soient nourris, éduqués et en bonne santé, mais leur travail de soin non rémunéré conduit souvent à des injustices économiques et sociales, connues sous le nom de pénalité de la maternité.
Lors de l’événement récent organisé par « Time Use Initiative » (TUI), Make Mothers Matter a exploré les questions interconnectées de la pauvreté en temps et de la pénalité de la maternité, en soulignant leurs impacts et en suggérant des mesures pour y remédier.
En Europe, les femmes, principalement les mères, effectuent la majorité du travail non rémunéré. Selon l’Institut européen pour l’Egalité entre les Hommes et les Femmes (EIGE), 79 % des femmes font des tâches ménagères quotidiennes pendant une heure ou plus, contre 36 % des hommes. Les femmes assument également la majorité des activités de soin spécifiques, avec 49 % fournissant des soins personnels et physiques contre 6 % des hommes. Ce déséquilibre affecte la rémunération des mères, leurs droits à la retraite, leurs opportunités d’emploi, leur avancement professionnel, leurs compétences professionnelles, leurs activités sociales, leur éducation, leur santé et celle de leurs enfants.
Cela est généralement appelé la pénalité de la maternité : les sanctions économiques et les discriminations auxquelles les femmes sont confrontées lorsqu’elles ont des enfants. Les écarts entre les sexes commencent avec l’arrivée du premier enfant et augmentent à mesure que le nombre d’enfants augmente. Et la pauvreté en temps s’ajoute encore à la pénalité de la maternité.
En effet, la pauvreté en temps, ou le manque de temps suffisant pour équilibrer le travail rémunéré et le travail de soin non rémunéré, exacerbe cette pénalité. Dans l’UE, l’écart de rémunération entre les sexes est de 12,7 % et l’écart de pension de 29 %, ce qui augmente la probabilité pour les femmes de tomber dans la pauvreté en vieillissant. De plus, 40 % des femmes dans l’UE rencontrent des obstacles dans l’éducation et la formation en raison de leurs responsabilités familiales, et 57 % ne peuvent pas modifier leur emploi du temps.
Le rapport de la parlementaire européenne Lina Gálvez Muñoz de 2022 sur la pauvreté des femmes en Europe – auquel MMM a contribué – souligne que la répartition inégale du travail non rémunéré réduit la participation des femmes à la population active et augmente leur implication dans des emplois précaires. Elle insiste sur le fait que la pauvreté, aggravée par la pauvreté en temps, découle de nombreux facteurs interconnectés, pas tous monétaires.
Les groupes vulnérables présentant un risque plus élevé de pauvreté comprennent les mères célibataires, 85 % des familles monoparentales étant dirigées par des femmes et 42,1 % des ménages monoparentaux étant menacés de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2020, ainsi que les mères à l’âge de la retraite, qui font face à des risques de pauvreté plus élevés en raison de la réduction de leurs heures de travail ou de leur sortie du marché du travail pour des raisons de soin.
En prodiguant des soins, les mères développent des compétences relationnelles précieuses qui favorisent l’inclusion sociale, le développement personnel et l’employabilité, mais ces compétences sont sous-évaluées. Les gouvernements, la société civile et les entreprises doivent travailler collectivement pour reconnaître, réduire et redistribuer le travail de soin non rémunéré.
Voici quelques-unes des recommandations de MMM pour soutenir les mères et leurs familles :
MMM préconise un ensemble complet de solutions pour réimaginer nos priorités et améliorer la vie des mères et de tous les aidants. Reconnaître le rôle indispensable des soins dans nos sociétés et s’attaquer aux nombreuses injustices auxquelles sont confrontées les mères.
Comme l’a déclaré l’eurodéputée Lina Gálvez Muñoz (audition de la Commission des Femmes du Parlement européen le 15 juin 2021), « la lutte contre la pauvreté des femmes n’est pas seulement une question d’égalité et de justice sociale, c’est aussi un moyen de lutter contre la pauvreté des enfants et donc d’œuvrer pour un avenir digne pour tous ».
Notre système économique actuel ne soutient pas les femmes, en particulier les mères, car les soins non rémunérés sont au cœur des inégalités et des discriminations entre les sexes. Nous devons veiller à ce que la participation des mères et des pères au marché du travail s’inscrive dans le cadre du développement personnel et sociétal, et ne serve pas uniquement à répondre à des exigences économiques.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré : « Notre système défectueux doit reconnaître que le travail de soins non rémunéré est bel et bien un travail et que les marchés libres ne peuvent à eux seuls assurer la santé et le bien-être de tous.
Il est donc temps de s’attaquer à la pénalité liée à la maternité et à la pauvreté en temps des mères.
Soutenir les mères et les pères dans leur rôle d’aidants ne doit pas être considéré comme une dépense à minimiser, mais comme un investissement vital qui contribue au bien-être des individus et de la planète.
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