16.12.21
NU New York - Le Comité des ONG pour le développement Social invite régulièrement ses membres, i.e. des représentants d'ONG internationales accrédités par l' ECOSOC et menant des activités de plaidoyer autour du développement social aux Nations Unies, pour présenter leurs activités sur un sujet particulier et relier ces activités aux réalités vécues parr leurs membres associatifs de terrain .De même un intervenant d'une entité onusienne est invité pour présenter son travail en relation avec le sujet abordé et répondre à la présentation de préambule.
Le 17 Novembre, Jacqueline Leduc, représentante MMM aux NU de New York, a présenté notre travail sur le travail de soin non rémunéré et la façon dont certaines de associations de terrain, entaillent les inégalités qu'il engendre.
Dans la première partie de sa présentation, Jacqueline a expliqué comment la distribution inéquitable du travail de soins familiaux non rémunéré est source d’injustice économique pour les femmes, notamment pour les mères qui font la majorité de ce travail essentiel mais pourtant invisible de maintenir un foyer, de s’occuper des enfants et autres membres dépendants de la famille. Elle a décrit le cadre des « 3R » que nous utilisons dans notre plaidoyer, c’est-à-dire reconnaître – réduire – redistribuer le travail de soins non rémunéré, pour faire des recommandations politiques aux États membres et aux autres parties prenantes.
Puis Jaqueline a fait le lien avec les actions de trois de nos associations membres de terrain afin de résoudre les difficultés:
L’enquête menée par AJAD montre que lorsque les mères sont instruites et ont un emploi, c’est-à-dire qu’elles sont économiquement indépendantes, les pères ont tendance à s’impliquer beaucoup plus : les stéréotypes culturels disparaissent, laissant place à des relations plus égales entre les femmes et leurs maris, et à plus de cohésion et d’harmonie au sein de la famille, ce qui favorise un meilleur développement de l’enfant.
Matthieu Cognac, du (Bureau International du Travail (BIT), était le répondant de la présentation de Jacqueline. Il a rappelé comment la pandémie de Covid-19 a non seulement montré l’importance des soins et de l’économie des soins, mais aussi comment elle a exacerbé les inégalités entre les sexes, y compris le « fossé des soins ». Le rapport récemment publié par le Secrétaire général des Nations unies, intitulé « Notre agenda commun », appelle à un investissement à grande échelle dans l’économie du care, qui est également un pilier central du travail de l’OIT à travers son « agenda centré sur l’humain ».
L’OIT publiera bientôt un rapport sur l’économie des soins présentant les données les plus récentes, mais les dernières statistiques disponibles montrent qu’à l’échelle mondiale, 2,1 milliards de personnes ont besoin de soins, soit plus de ¼ de la population mondiale. Sur la base de la dynamique actuelle, ce chiffre de 2,1 milliards devrait augmenter à l’avenir de 200 millions supplémentaires (dont 100 millions de personnes âgées). Étant donné que les femmes effectuent la plus grande partie du travail de soins non rémunéré et rémunéré (environ 76% du travail de soins), lorsque vous vous concentrez sur l’économie des soins, vous vous concentrez sur les femmes et leur capacité à accéder à des emplois décents, ce qui à son tour est lié à l’éradication de la pauvreté.
Selon M. Cognac, sur 184 pays, seuls 77 (42%) respectent les normes minimales en matière de congé de maternité payé. Et sur 167 pays, seuls 57 (39%) offrent un congé légal payé aux pères. Il existe une grande marge d’amélioration dans ce domaine, ainsi qu’en ce qui concerne l’accès universel aux infrastructures et services d’accueil et d’éducation de la petite enfance.
Des politiques efficaces pourraient créer jusqu’à 475 millions d’emplois dans le secteur des soins d’ici 2030. Cela soutiendrait la croissance économique et permettrait à des millions de personnes, notamment des femmes, de sortir de l’informalité et de la pauvreté. Il est toutefois important que ces emplois répondent à des normes de travail décentes afin de se traduire par des services de soins de haute qualité. Nous savons que ces politiques sont efficaces, mais c’est maintenant aux hommes politiques d’aller de l’avant.
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