Partout dans le monde, les mères souffrent, à des degrés divers, de discriminations qui freinent leur émancipation économique.
Selon la Banque Mondiale (rapport Les femme, l’entreprises et le droit, 2016) :
De nombreuses discriminations à l’égard des femmes sont liés à des préjugés culturels et des stéréotypes sur leur rôle dans la société. Elles concernent notamment:
Les femmes occupent le plus souvent des emplois moins qualifiés, moins rémunérés et plus précaires. Elles sont majoritairement présentes dans des secteurs moins rémunérateurs. notamment la santé, de l’éducation, mais aussi la vente. Et elles sont notoirement minoritaires dans des secteurs plus valorisés comme la technologie ou la finance.
Le niveau participation des femmes au marché du travail reste très inférieur à celui des hommes: globalement, 75,1% des hommes exercent une activité salariée, un pourcentage qui tombe à 49,6% pour les femmes.
Les femmes sont par contre surreprésentées dans le secteur informel, en particulier dans les pays en développement ou lorsqu’elles sont migrantes. Ce sont des femmes qui « travaillent à leur compte », par exemple comme vendeuse ambulante, aide domestique, employée saisonnière ou agricultrice de subsistance.
D’après ONU Femmes, en Asie du Sud, plus de 80 % de femmes ne travaillant pas dans le secteur agricole occupent des emplois informels ; en Afrique subsaharienne, elles sont 74 % ; en Amérique latine et dans les Caraïbes, 54 %.
Non seulement ces femmes du secteur informel travaillent pour des revenus systématiquement plus bas et dans des conditions précaires, mais elles sont également privées de la protection sociale qu’offre un emploi salarié – notamment d’une assurance santé, de congés payés (y compris pour la maternité), et d’une pension de retraite.
En plus des obstacles qu’elles doivent affronter en tant que femme, les mères sont également discriminées dans le monde du travail, du fait de leur statut de mère.
Ces discriminations à l’égard des mères concernent particulièrement l’embauche, le niveau de rémunération, l’avancement de leur carrière au sein de l’entreprise et l’accès aux postes à responsabilités.
Ce « plafond de mère » est de mieux en mieux documenté et reconnu. En 2016, le Bureau International du Travail (BIT) a publié pour la première fois, un rapport sur les écarts de salaire liés à la maternité. Celui-ci montre clairement que des écarts de salaires existent, non seulement entre les hommes et les femmes, mais également entre les mères et les femmes qui n’ont pas d’enfant.
Les écarts de pensions de retraite entre les hommes et les femmes, en particulier quand elles sont mères, sont le résultat, non seulement d’interruptions de carrière liées à la maternité, mais également de l’accumulation de ces discriminations qu’elles subissent tout au long de leur vie active.
Alors que les hommes progressent le plus professionnellement entre 30 et 40 ans, c’est justement durant cette tranche d’âge que les mères freinent leur carrière pour privilégier leur famille… Et quand elles reviennent à 40 ans, c’est souvent trop tard – Sauf si elles se sont battues bec et ongle pour rester dans la course !
Comme l’a montré la polémique suscitée en 2012 par l’article de Anne-Marie Slaughter dans The Atlantic, Why women still can’t have it all, toutes les femmes ne sont pas d’accord entre elles. Mais fondamentalement, une mère ne devrait pas avoir à choisir. Dans un contexte de vieillissement de la population, les entreprises doivent reconnaitre le potentiel que représente les mères, notamment celles qui reviennent sur le marché du travail quand leurs enfants sont plus grands.
Les entreprises, et la société dans sont ensemble, doivent accepter que les femmes – et les hommes – puissent avoir besoin, à certaines périodes de leur vie, de se mettre en retrait pour assumer des responsabilités familiales ou autres, et faciliter leur retour à la vie professionnelle après ces périodes de ralentissement.
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