Le travail du Care non rémunéré est un travail: il doit être reconnu et soutenu par notre système économique
19.07.21
Comment changer la perception du travail de care, sa valorisation sociale et économique? Cette première étape est nécessaire pour un changement systémique et pour plus de justice sociale pour les femmes, et en particulier les mères.
Ce fut l'objet d'un évènement virtuel organisé par Make Mothers Matter le 14 Juillet 2021 à l'occasion du Forum de Haut Niveau Politique : " Changer les discours sur le travail de care non rémunéré et l'économie".
Quels sont les objectifs de MMM?
Sensibiliser aux multiples avantages d’une approche plus globale du « travail », avec la prise en compte du travail de care non rémunéré aussi bien que rémunéré; reconnaître que le travail de care non rémunéré est un travail indispensable, qui soutient l’économie et qui développe de précieuses compétences.
Plaider en faveur d’un changement de paradigme dans notre discours économique sur le Care, afin que les dépenses de soins, d’éducation, de santé et de soutien aux familles soient considérées comme des investissements budgétaires et non comme des dépenses à minima.
Mettre en avant des exemples de bonnes politiques/pratiques susceptibles de changer les perspectives et les points de vue sur le travail de care non rémunéré et sur notre économie.
Lancer un appel aux gouvernements et aux organisations internationales à saisir l’opportunité qui découle de la crise du Covid, pour transformer notre économie et passer du récit «croissance PIB» court-termiste et axé sur l’exploitation, à un récit d’économie du bien-être.
Les récits et les normes concernant le care au niveau social et au sein des institutions, influencent les décisions politiques et les arbitrages d’investissement. La technologie et les services publics ne permettront pas à eux seuls, d’alléger le poids de cette charge pour les femmes. C’est la combinaison de ces investissements avec un changement des discours et des normes, qui entraînera des changements durables dans la vie des femmes.
La pandémie nous donne l’occasion de nous interroger sur la signification du mot « travail » et sur le type de travail qui compte pour la société. Qu’il soit rémunéré ou non, le travail de care est bien un travail qualifié. Il doit être inclus dans les statistiques sur la main-d’œuvre et, en fin de compte, dans l’évaluation de nos économies : rendre visible l’immense valeur économique du care non rémunéré est essentiel pour qu’il soit reconnu.
La redistribution du travail de care non rémunéré est un enjeu majeur pour combler l’écart existant entre les hommes et les femmes : les politiques du care doivent promouvoir la participation égale des hommes au care. Cela implique de remettre en question les normes de genre et le discours selon lequel le care est l’apanage des femmes. Mais les hommes doivent également être tenus pour responsables en tant que politiciens et décideurs. Chaque partie prenante doit être impliquée dans le care: dans une nouvelle « économie du care », nous serions tous des « citoyens aidants ».
Les entreprises du privé ont également un rôle à jouer – et elles ne peuvent que gagner à s’occuper des aidants, en particulier des mères. En effet, la prise en charge des personnes dépendantes permet de développer des aptitudes à la vie quotidienne et des savoirs comportementaux également précieux pour l’entreprise.
Nous devons mettre en avant les bénéfices générés par le soutien au care et notamment le bien-être et l’équilibre qui en résultent. Alerter aussi sur le coût de l’inaction. Remettre en question la perception du care qui est surtout considéré comme un « fardeau » et comme une contrainte qui limite la vie des femmes. Le care devrait être au cœur de notre société et de notre économie, et donc au centre de l’élaboration des politiques. C’est une politique globale du care à échelle nationale qu’il faut mettre en place, plutôt qu’un apport de correctifs fragmentaires au système existant, au nom de l’égalité des sexes.
Les services du care et la protection sociale, éléments clés d’une politique nationale du care, doivent être considérés comme un investissement dans les capacités humaines des personnes, source de bénéfices à la fois économiques et sociaux. Ces politiques doivent également être transformatrices, c’est-à-dire reconnaître le travail de care sans renforcer les stéréotypes de genre et les discriminations à l’égard des femmes.
La conception du système de retraite, partie intégrante de la protection sociale, est également fondamentale. Celui-ci devrait avoir un effet redistributif et refléter le fait que le care non rémunéré est du ressort d’une responsabilité collective.
Pour un changement positif durable, nous devons travailler avec des alliés ‘inattendus’, au-delà de la sphère des droits des femmes et nous appuyer sur la stratégie d’un changement au niveau des discours aussi bien à l’échelle des communautés que celle des institutions.
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