16.06.21
NU New York -Dans notre déclaration écrite, lors du Forum de Haut Niveau Politique 2021, nous avons revisité l'ODD8, qui sera révisé cette année. Nous soutenons que la notion de "TRAVAIL" doit être redéfinie avec une approche holistique où travail rémunéré et travail non rémunéré sont rassemblés. Nous revoyons également le concept de "Croissance économique comme objectif en soi et appelons une reorientation de nos systèmes économiques au service du bien-être des personne et la planète.
La crise du COVID-19 nous a montré ce qui est essentiel. Elle a mis en évidence l’importance du Care, qu’il soit rémunéré ou non, et a accru la visibilité des personnes qui effectuent ce travail inestimable, principalement des femmes.
Et c’est précisément parce que leurs responsabilités en matière de soins se sont considérablement accrues, notamment la fermeture de écoles et le travail en ligne, que de nombreuses femmes, surtout des mères, ont été contraintes de quitter le marché du travail.
Depuis de nombreuses années, les économistes féministes soulignent que la répartition inéquitable du Care est à l’origine des inégalités et des discriminations hommes-femmes, notamment dans le monde de travail. Mais cette crise a mis en évidence les défis auxquels sont confrontées les mères qui doivent jongler avec leur travail professionnel, leur responsabilités de Care et en plus l’enseignement à la maison.
Aussi, dans le cadre de l’agenda du « travail décent »,  MMM estime qu’il est grand temps que les gouvernements s’emparent de cette question et investissent sérieusement pour soutenir les femmes, les parents et les autres aidants qui effectuent ce travail essentiel, mais parfois non rémunéré ou sous-payé, et le plus souvent invisible et non reconnu.
Pour commencer, les gouvernements doivent reconnaître que le travail de soins non rémunéré EST du travail – ce qui est soutenu par la résolution de 2013 de la Conférence internationale des statisticiens du travail (CIST) a propos des statistiques du travail, de l’emploi et de la sous-utilisation de la main-d’Å“uvre.
Le travail de soins non rémunéré reste un obstacle pour de nombreuses femmes qui souhaitent accéder au marché du travail, faire carrière et gagner un salaire décent. Les femmes ont été poussées à rejoindre la main-d’Å“uvre « productive », mais elles restent « en charge »  de la majeure partie des activités de soins : plus des trois quarts de l’ensemble du travail non rémunéré de soins familiaux sont effectués par des femmes, et lorsque le travail rémunéré et le travail non rémunéré sont combinés, les femmes travaillent plus que les hommes. Et elles sont fortement pénalisées pour cela, surtout lorsqu’elles ont des enfants.
Il est donc nécessaire de redéfinir le « travail » par un concept holistique, où  travail rémunéré et non rémunéré sont combinés. Le monde du travail doit s’adapter à cette réalité et les entreprises privées doivent contribuer à soutenir les travailleurs ayant des responsabilités familiales.
Ensuite, il est essentiel que les gouvernements investissent dans des infrastructures et des services publics accessibles, et qu’ils le fassent dans une optique de genre, dans le but de réduire le temps consacré aux tâches domestiques et de soutenir le travail de soins. Les infrastructures et services essentiels comprennent notamment l’eau et l’énergie, ainsi que les soins de santé, l’éducation et la garde d’enfants. Mais la crise a montré à quel point l’accès aux technologies et aux services numériques est aussi fondamentale.
Un rapport de 2020 du Women’s Budget Group au Royaume-Uni montre également que les investissements dans les infrastructures et les services de soins créent plus d’emplois – et plus d’emplois pour les femmes – que les investissements dans un secteur comme la construction.
Investir dans les infrastructures et les services publics, c’est investir dans les personnes. L’austérité n’est pas une option : d’innombrables rapports ont souligné l’effet négatif disproportionné des politiques d’austérité sur les femmes.
Le Care est  un travail,  il ne doit pas être considérés comme une « charge », comme une dépense à minimiser. La crise de Covid a démontré que les soins sont un travail précieux et essentiel, qui doit au contraire être considéré comme un investissement – un investissement dans les personnes, en particulier les femmes, mais en fin de compte, il s’agit aussi d’investir dans les enfants.
Nous savons, en particulier, à quel point des soins attentionnés sont essentiels pour le développement de la petite enfance – et il s’agit d’un investissement très rentable.
Alors arrêtons  de parler de la « charge des soins ». Ce n’est pas non plus la bonne façon d’ inciter les hommes à assumer leur part de responsabilité en matière des soins, afin que ce travail soit mieux réparti.
La crise du Covid-19 offre une occasion  d’opérer un changement systémique, de « construire l’avenir de manière transformatrice » : il est temps de dépasser l’objectif étroit et de court terme de la croissance du PIB et de la réalisation de profits, afin de réorienter notre économie vers une économie solidaire, centrée sur l’humain , servant le bien-être des personnes et de notre planète.
Récemment, un rapport conjoint du Bureau européen de l’environnement et d’Oxfam Allemagne a été clair : « L’économie va bien au-delà de ce qui peut être acheté et vendu dans les magasins : […] il s’agit également du travail de soin vital effectué au sein des ménages, de la gestion conjointe des ressources communes telles que les lacs et les forêts, de l’accès à des écoles et des hôpitaux bien gérés par l’État ou par les communautés. Il s’agit d’avoir un toit au-dessus de sa tête, de manger suffisamment de nourriture saine, d’être en sécurité et d’être pris en charge lorsque l’on a besoin d’aide. Les soins et la communauté font partie de tout cela. »
Dans le contexte actuel des multiples crises auxquelles nous sommes confrontés, il est absolument urgent et essentiel qu’à tous les niveaux, nous nous efforcions de changer le cours de notre économie, qui a été exploitante et destructrice. Que nous l’appelions économie du bien-être, économie solidaire ou économie des beignets, il est grand temps de changer le discours et de revisiter l’ODD 8.
Déclaration de MMM pour le FHNP 2021-avec les références
13.02.24
ONU New York, CSocD62 - L'intervention de MMM auprès de la Commission du développement social rappelle qu'investir dans les mères à travers la reconnaissance, l'éducation, la protection et un sou
29.07.24
ONU New York - Notre événement parallèle virtuel du HLPF a rassemblé des experts pour mettre en lumière la façon dont les différentes crises mondiales auxquelles nous sommes confrontés (en
02.07.24
ONU New York / FPHN - Inscrivez-vous dès maintenant pour participer en-ligne à notre événement parallèle au Forum politique de haut niveau de cette année.
15.11.24
Make Mothers Matter (MMM) s’est rendu en Côte d’Ivoire à l’occasion de la Journée internationale de la Fille le 14 octobre 2024. Notre représentante auprès de l’UNESCO, Brigitte Marais, a participÃ
07.10.24
ONU Genève- Alors que la 57ème session du Conseil des Droits de l'Homme (9 Septembre-11 Octobre) s'achève, revenons sur nos contributions qui apportaient la perspective des mères aux multiples discussions q
24.09.24
MMM en France - Retour sur notre dîner de haut niveau qui s'est tenu à l'hôtel de ville de Versailles, près de Paris.
21.09.24
ONU New York, Sommet du futur- Lors de l'événement Caring Territories for the Future: Feminist Municipalism for Equality, Climate Action, Democracy and Peace, MMM a présenté les nombreuses façons qu'ont au
18.09.24
L'EASPD, en collaboration avec divers réseaux de défense des droits de la famille, dont le MMM, a publié un document de synthèse sur « l'Intervention précoce auprès de la famille" (IPE) pour les enfants
29.07.24
ONU New York - Notre événement parallèle virtuel du HLPF a rassemblé des experts pour mettre en lumière la façon dont les différentes crises mondiales auxquelles nous sommes confrontés (en particulier l