18.05.22
En ces temps sans précédent, où l’Europe est confrontée à une pandémie mondiale, où les tensions politiques bouillonnent et menacent de déstabiliser l’ordre mondial, il est essentiel de réfléchir aux personnes qui maintiennent le tissu social. La pandémie a mis en lumière les travailleurs de première ligne qui continuent à sauver des vies chaque jour, même si cela implique de risquer la leur. Beaucoup de ces travailleurs sont des mères de famille, mais pour elles, le travail de soin ne s’arrête pas à l’hôpital ou à la maison de retraite.
Dans les coulisses de millions de foyers du monde entier, les mères jouent un autre rôle crucial : elles travaillent chaque jour pour que leur famille et leurs enfants soient nourris, soignés, éduqués et en bonne santé. Ce travail, également appelé « soins familiaux non rémunérés », permet aux familles, aux communautés et aux entreprises de fonctionner. C’est un processus qui dure depuis des décennies, les mères assumant la plus grande part des soins. Il est temps de changer. Il est temps que ce travail invisible et inéquitable soit reconnu et partagé. Ce n’est qu’alors que nous pourrons véritablement célébrer les mères comme il se doit.
Le travail familiale non rémunéré est indispensable. Pourtant, il n’est pas reconnu, pas valorisé et génère pauvreté et discrimination. Étant donné que la responsabilité du travail de soins non rémunéré incombe de manière disproportionnée aux femmes et aux filles, cette situation est particulièrement préjudiciable pour elles. Dans le monde, les femmes accomplissent trois fois plus de tâches non rémunérées que les hommes et jusqu’à plus de cinq fois dans les zones rurales pauvres. Cette tendance devrait s’accentuer, car les femmes sont appelées à se tailler la part du lion dans la prise en charge d’une population mondiale vieillissante.
Les Nations unies, Oxfam et d’autres organisations soulignent les multiples défis auxquels les femmes sont confrontées en raison de leur charge de travail inéquitable, non rémunérée mais indispensable. Il s’agit notamment de déficits de temps chroniques qui exacerbent la pauvreté en temps des femmes, limitant à leur tour leur capacité à participer aux activités économiques, politiques et sociales, notamment les possibilités d’éducation, d’emploi, d’entrepreneuriat et de participation à la vie politique et sociale.
À la Délégation Europe, nous nous efforçons d’influencer les politiques et la législation afin de soutenir les mères, en apportant visibilité et reconnaissance de leur travail de soins non rémunéré et en corrigeant les inégalités auxquelles elles sont confrontées à cause de ce travail.
L’année dernière, la Commission européenne a annoncé son nouveau plan visant à développer une stratégie européenne en matière de soins, « European Care Strategy », qui devrait renforcer les soins de longue durée ainsi que l’éducation et l’accueil de la petite enfance. Cette stratégie contribuera également à renforcer l’égalité des sexes et l’équité sociale. Lorsqu’il s’agit de politiques liées aux soins, l’UE a le pouvoir de guider et d’influencer la manière dont les pays élaborent leurs politiques et peut suggérer une ligne d’action pour fixer des normes plus élevées et encourager les pays à relever leurs ambitions.
Pour aider au développement de la stratégie, MMM a participé aux appels à contribution de la Commission européenne sur la stratégie européenne de soins, « European Care Strategy« , la révision des objectifs de Barcelone sur les soins aux enfants et sur l’accès à des soins de longue durée abordables et de qualité. En outre, nous avons contribué à des réponses conjointes avec d’autres organisations de la société civile : la Plateforme sociale, l’Alliance for Investing in Children et avec un groupe d’ONG sur les prestataires de soins aux migrants et les utilisateurs de services. Nous avons également rédigé un « Policy Paper » présentant de nombreuses recommandations aux décideurs politiques sur le thème des soins.
Nous avons abordé une variété de sujets tels que la santé maternelle, l’égalité des sexes, l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale et les pensions, entre autres. Comme nous l’avons vu, les mères sont des prestataires de soins essentiels et il est crucial de reconnaître leur contribution inestimable à la société.
Outre la reconnaissance du travail non rémunéré des mères, MMM estime que ce travail devrait également être réduit par des politiques et des services de garde d’enfants favorables, respectueux des choix des familles et du développement des enfants.
Le travail de soins non rémunéré devrait être davantage redistribué afin de combler les écarts entre les sexes en matière de soins, d’emploi et de retraite. Il est essentiel que les pères aient la possibilité – culturellement, financièrement et en termes de temps – de jouer un rôle actif dans l’éducation de leurs enfants. D’autres acteurs, comme les grands-parents, jouent également un rôle important dans l’éducation des petits-enfants et le soutien à leurs parents. Dans plusieurs États membres de l’UE, des systèmes de crédits de soins pour les pensions des parents et des grands-parents ont vu le jour. MMM encouragera de telles initiatives dans l’espoir que la stratégie européenne de soins inclura de telles pratiques innovantes dans une approche intergénérationnelle.
Le secteur privé a également un rôle important à jouer. Reconnaître, valoriser et soutenir le travail de soins non rémunéré pourrait être bénéfique tant pour les employés que pour les employeurs. Pour les employés, cela signifie une amélioration de l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale et du bien-être. Pour les employeurs, les avantages comprennent l’acquisition et la rétention des talents, la productivité et l’engagement dans l’emploi. De telles initiatives font partie d’une approche circulaire de la carrière des parents dans laquelle les compétences entre la vie familiale et la vie professionnelle sont transversales.
MMM espère vivement que la nouvelle stratégie en matière de soins reconnaîtra le rôle crucial joué par les mères dans le domaine des soins et proposera un ensemble de politiques nouvelles qui corrigeront les inégalités économiques et sociales auxquelles elles sont confrontées dans le cadre du travail non rémunéré de soins familiaux.
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