MMM répond à la consultation publique de la Commission Européenne

03.12.20

Nous avons répondu en soumettant un document décrivant notre point de vue sur l'avenir du plan d'action du Socle Européen des Droits Sociaux.

Le 27 novembre, Make Mothers Matter (MMM) a répondu à la consultation publique de l’UE : « Donnez votre avis sur le renforcement de l’Europe sociale ».

 » Le Socle Européen des Droits Sociaux » (EPSR)  établit un cadre pour une société socialement juste et équitable basée sur 20 principes clés. Plusieurs de ces principes sont essentiels à l’émancipation économique et à la protection sociale des mères. Il s’agit notamment de :

  • Éducation, formation et apprentissage tout au long de la vie
  • Égalité des sexes
  • Soutien actif à l’emploi
  • Équilibre entre vie professionnelle et vie privée
  • Garde d’enfants et soutien aux enfants
  • Revenus et pensions de vieillesse
  • Logement et assistance aux sans-abri

Considérant l’importance des principes ci-dessus, Make Mothers Matter se félicite de la consultation publique de la CE sur la mise en œuvre du « Socle Européen des Droits Sociaux ».

Pour chacun des principes énumérés ci-dessus, notre document fournit des informations générales sur la façon dont ils affectent les mères (contexte), décrit les principes directeurs qui sous-tendent nos recommandations (ce que nous demandons) et enfin décrit comment ils pourraient être mis en œuvre (recommandations).

Dans ce document, nous soulignons que la crise du Covid-19 a particulièrement touché les mères. La raison en est la répartition inégale des soins et des autres responsabilités au sein du ménage. Les femmes ayant des enfants de moins de 7 ans consacrent en moyenne 20 heures par semaine de plus que les hommes au travail non rémunéré[1]. Dans le contexte de la pandémie et des lockdowns imposés, la demande de travail de soins non rémunéré et d’éducation informelle a augmenté et a renforcé les inégalités de genre préexistantes dans le partage de ce travail essentiel[2].

La crise du COVID-19 a ramené les tâches de soins dans les ménages privés et aura des effets négatifs plus graves sur les revenus des femmes, car elles assument ces tâches au détriment de leur participation au marché du travail, perdant ainsi des revenus actuels et futurs[3]. Cela entrave également leurs possibilités de s’engager dans l’apprentissage tout au long de la vie[4]. La littérature récente[5] a documenté le fait que les inégalités entre les sexes en matière de revenus et de gains sont étroitement liées aux tâches de soins aux enfants, qui incombent de manière disproportionnée aux mères. C’est la traduction de la pénalité de maternité subie par les femmes ayant des enfants.

Le travail de soins non rémunéré est indispensable. Quelqu’un doit répondre aux besoins matériels, éducatifs et émotionnels des membres d’une famille, non seulement des enfants mais aussi des personnes touchées par un handicap, une maladie ou la vieillesse. Comme la population européenne vieillit, le besoin de soins ne fera qu’augmenter et le déficit de soins aussi. Or, tant qu’il ne sera pas reconnu, réduit et redistribué, il continuera à entraver les droits des femmes et surtout des mères. Il s’agit donc d’une condition préalable à la mise en œuvre des principes énoncés dans le Socle Européen des Droits Sociaux

Dans ce document, Make Mothers Matter fait des recommandations sur la façon dont ce travail de soins peut être reconnu (par exemple en introduisant des « crédits de soins » pour compenser les interruptions d’emploi prises pour fournir des soins informels et compter ces crédits pour les droits à la retraite, reconnaissant et validant les compétences acquises en effectuant un travail non rémunéré de soins familiaux) ; réduit (fournir des centres de soins pour enfants de haute qualité qui sont accessibles et abordables tout en donnant aux parents un véritable choix entre les solutions de soins externalisés ou dans la famille comme cela a été clairement souligné par les mères dans notre enquête « Ce que les mères d’Europe veulent »[6]); et redistribué (mettre en œuvre des politiques qui encouragent directement les pères à prendre des congés, adopter des mesures de conciliation entre vie professionnelle et vie privée permettant aux familles d’adapter leur emploi en fonction des besoins de chaque enfant, de l’âge et du nombre d’enfants).

Nous faisons également des recommandations pour donner aux parents célibataires, en particulier aux mères célibataires, une meilleure protection sociale.

En tant que membre de la « Social Platform » et de l' »Alliance for Investing in Children », MMM a également contribué à leur réponse à cette consultation de la Commission européenne[7].

Notre réponse à la consultation publique.

[1] EIGE, “Gender Equality Index; Index score for European Union for 2020 ”, 2020.
[2] Z.BLASKÓ., E. PAPADIMITRIOU., A. MANCA., “ How will the COVID-19 crisis affect existing gender divides in Europe? ”, Publications Office of the European Union, Luxembourg, 2020.
[3] Z.BLASKÓ., E. PAPADIMITRIOU., A. MANCA., Ibid.
[4] EIGE., op.cit., p.123.
[5] T. M. ALON, M. DOEPKE, J. Olmstead-Rumsey, and M. TERTILT, “The impact of COVID-19 on gender equality”, 2020; EIGE, “Tackling the gender pay gap: not without a better work-life balance”, 2019.
[6] Résultats de notre enquête menée auprès de 12000 mères en Europe. Results of our survey carried out with 12000 mothers in Europe. Make Mothers Matter, “What Matters to Mothers in Europe ”, 2011, disponible à l’adresse: available at : https://makemothersmatter.org/fr/delegations/europe/meres-et-economie/.
[7]  Voir la réponse de la  Social Platform et de l’ Alliance for Investing in Children

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